LAND-ESCAPE.2007    
techniques mixtes / 300m2    
   
   

 

OUVRAGE DE TERRASSEMENT / RE-AGREAGE
Land escape est une installation environnementale, un praticable de grand format.
Ce dispositif (un décor minimal) reproduit dans ces formes les plus identifiables le toit d’un immeuble
moderne type cité H.L.M, une plate-forme de gravier que surplombe l’ossature d’une structure
publicitaire lumineuse incomplète.
Quand le point de vue que fournit un véritable toit d’immeuble offre généralement une vision
panoramique, land-escape s’ouvre sur un panorama borgne.Il livre un horizon* artificiel.
Ramenée au niveau du sol, la surélévation qu’offre le toit-terrasse est réduite à celle d’une estrade
dominant une pièce. La perspective est limitée à un espace clos.

WHAT GOES UP MUST COME DOWN
Land-escape propose la vue de rat contre la vue d’aigle (panoptique,celle du plan, du concepteur,
du contrôleur, du prédateur, du sniper.).
L’accès au toit est souvent une tentative d’évasion, lieu de prises de recul ou de règlements de comptes.
Comme si l’altitude était une issue. C’est la dernière marche de l’escalier. Le toit (surplomb) est un espace
clos (encerclé par le vide) et privé, qui éloigne des importuns (police, badauds…) par exemple pour le
squattage de type : canapé-merguez. C’est aussi un promontoire, d’où on peut émettre à distance des
propos ou des projectiles, propre à accueillir la folie d’un individu désespéré qui tire des coups de revolver sur
les passants.
Si le toit est une marche c’est aussi un plongeoir. C’est un bout du monde qui n’offre que deux directions
alternatives dans West Side Story c’est le dilemme émigration / bled, discrimination / situation sociale. C’est le
retour en arrière ou le grand saut…les terroristes aculés emmènent des otages dictent leurs volontés et tentent
de s’échapper par les toits (piège de cristal). On règle leur compte au corps à corps…suicide, chacun sait que
même King-Kong ne peut pas fuir par le toit. C’est un lieu de stand by, de transit et en même temps un cul de
sac vertical.
le toit au sol est une vision de catastrophe. Quand cela se passe concrètement cela est dû aux
tremblements de terre. Ici le point de fuite est censé nous permettre de ressentir que la perspective n’est plus.

SPACE IS THE PLACE
La situation spatiale du dispositif joue un grand rôle puisque la structure est installée dans la pièce de telle
manière que le spectateur se voit contraint de traverser l’œuvre afin d’accéder au reste de l’exposition et devra
faire de même pour sortir.
Les grandes lettres en métal qui figurent un fragment de publicité sont orientées vers le mur. Le toit,
que le spectateur traverse, ouvre sur un espace qui est un autre coté (en miroir), un espace qui tourne le dos.
Land_Escape traite de la représentation du paysage en ne donnant à voir que les murs qui encerclent le
promontoire sur lequel se trouve le visiteur. Ce paysage est orienté, suggéré par ce que représente le
dispositif. Il se regarde, se pratique en deux sens. Le visiteur à le choix de regarder du haut de l’estrade ou
d’en descendre pour observer cet objet censé lui offrir un panorama.

   
     
*horizon: limite circulaire de la vue, pour un observateur qui en est le centre. Grand cercle théorique divisant la sphère céleste en deux parties égales, l’une visible, l’autre invisible, séparation entre ciel et terre, déterminé par les rayons visuels de l’observateur tangents à la surface de la terre. (…) Horizon artificiel: surface rigoureusement plane et horizontale(miroir) remplace l’horizon visuel. Voir autre chose. Domaine qui s’ouvre à la pensée, à l’activité de qqn. (…)Qui concerne des éléments de même niveau. Intégration horizontale : absorption d’une entreprise par une autre de même niveau.